27 avril 2006

Sandy Blues en ré mineur

Femme de sable comme l'éphémère château d'un dimanche d'été
Mes courbes se dessinent au gré des vents et des marées
Sirène échouée
Sur la plage abandonnée
De coquillages et vieux tarpés empoisonnés me suis gavée
Et me voici dégueulée par l'océan qui m'a forgée
Mais ne veut plus me porter

Statue précaire sous des allures de colosse rembourré
Dans ces trop-pleins de chair qui rassurent mes fragilités
Matelassée accueillante pour le guerrier fatigué
Qui vient poser sa tête éreintée sur mon corps-oreiller
Et qui malaxe malaxe le coeur de l'automate déboussolé
Redonne vie à la cariatide le temps de quelques nuits acharnées
Et la laisse à ses trop grosses avidités pour rejoindre l'épousée

Dans le sable je me suis plantée
Offrande d'une femme sans qualités
De l'Atlantide tout droit barrée
Fille de Pandore et Prométhée
Eternelle assoiffée jamais jamais désaltérée
Sauvage gourmande dans ses excès
Le vent l'emportera - vous verrez
Sur l'air de Do-Si-La-Do-Ré

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est extra ordinaire cette sculpture magnifique et ce texte criant de ma propre vérité !